lundi 28 mars 2016

L'île de Pâques : Les carrières et le transport de moai

La carrière d'où provient les moai est située sur les flancs extérieurs et intérieurs du volcan Rano Raraku, c'est-à-dire à l'est de l'île. On la surnomme également la carrière des géants. Nous l'avons visité sous un temps épouvantable : déluge, vent violent et froid - pour nous en tout cas ! Malgré tout ce site est tout simplement magique !




Les sculpteurs taillaient à l'aide de leurs gros burins de basalte, les toki, directement dans la roche. Lorsque la première taille était terminée, on affinait : ligne du cou, des épaules etc...


397 moai se trouvent encore actuellement dans la carrière, certains sont terminés, d'autres ont été abandonné pour diverses raisons, comme par exemple les proportions entre la tête et le corps qui n'étaient pas respectées.


Le plus grand moai transporté mesuré 11 m (il s'est brisé en cours de route) ! Mais le plus grand de tous, "El gigante", est un moai qui n'a jamais été transporté (en cours de construction). Il est encore couché dans la carrière. Il mesurait 21,60 mètres pour un poids estimé à 180 tonnes...

Le transport des moai reste encore aujourd'hui une énigme, bien que, plusieurs hypothèses tiennent. Il faut bien évidemment rappeler qu'à l'époque, l'animal de traie ou la roue n'existaient pas (ou pas connu). La tradition orale dit que le moai une fois terminé, s'animé de son pouvoir spirituel (mana), et de l'esprit du chef qu'il représentait et se dirigeait seul vers son ahu.


Plusieurs théories sont évoquées par les chercheurs pour le transport :
  • couché sur le dos ou face au sol, sur des rondins. Cette idée est aujourd'hui peu retenue car les bois utilisés étaient peu solides, même si cela pourrait expliquer la disparition des forêts de l'île ! De plus, dans cette position, les morts que les moai représentaient, restaient symboliquement morts, ce qui ne correspond pas avec les croyances des pascuans.
  • Le moai debout était maintenu par des cordes sur l'avant et l'arrière. En tirant successivement sur les cordes, ils avançaient, donnant l'impression de marcher...ce qui tend à correspondre avec la tradition orale évoquée précédemment sur la marche du moai.
C'est cette théorie qui est la plus probable et la plus évoquée par les scientifiques. Un chercheur l'a testé sur un sol plat avec une roche aux dimensions et poids semblables à la plupart des moai moyens. Il a réussi a la faire avancer de cette manière sur une dizaine de mètres. Le hic, c'est qu'à Rapa Nui, le sol est loin d'être plat ! On imagine alors le long périple pour acheminer ces colosses. Certains arrivés a destination au bout d'une à deux années ... mais beaucoup ne sont jamais arrivés à bon port et sont disséminés sur toute l'île ! Comme nous l'évoquions dans le précédent article, nous trouvons près de 1000 moai sur l'île, mais seulement 1 sur 3 est arrivée a destination ! De plus, même arrivé au bout de ce long périple, encore fallait-il les installer sur les ahu, sans encombre, ce qui n'était pas non plus chose aisée !

Alors bien évidemment la question que l'on peut se poser est : pourquoi ne pas tailler le moai sur le lieu de l'ahu directement ? Pour la simple raison que les volcans sont des lieux sacrés et que par conséquent les moai devaient y être taillés et conservés jusqu'à la mort de la personne dont il était question !

Comme nous vous l'avons déjà évoqué, certains moai disposaient de couvre-chef. Elles sont des pièces différentes du corps du moai et ne provenaient pas de la même carrière. Ces coiffes étaient extraites et préparées sur le site de Te Puna Pau à proximité de Rango Roa, la seule ville de l'île (à l'ouest). La roche faite de scorie volcanique est très tendre. La difficulté pour les sculpteurs était de de les acheminer en les faisant rouler avec précaution jusqu'aux ahu, sans les abîmer (elles pesaient tout de même entre 9 et 12 tonnes !). Une fois arrivé à destination, il fallait les dresser sur les moai. On suppose qu'un empilement de pierre était nécessaire pour l'acheminer jusqu'à la tête du moai...



Aujourd'hui encore on ignore beaucoup de choses ou plusieurs théories sont avancées sans forcément qu'une sorte plus du lot... 

Nous sommes toutefois certains de plusieurs choses : 
  • Une écriture a été découverte en 1770 sur des tablettes en bois. Aujourd'hui malgré les moyens informatiques qui classent et recensent les signes hiéroglyphiques, cette forme d'écriture non décryptée reste encore aujourd'hui un mystère. Peut-être qu'un jour nous arriveront à comprendre cette écriture et qu'elle apportera des réponses et lèvera tous les mystères...
  • Les chefs et personnes puissantes semblaient détenir la clé de bon nombre d'informations (et notamment sur la lecture de ce texte) mais ils sont partis avec leurs secrets ... 
  • Aujourd'hui, il reste des traditions orales très présente, ce qui fait l'identité même des pascuans, qui se partagent de génération en génération ...

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