mercredi 19 octobre 2016

Nana ...

Voilà déjà une semaine que les parents de Marie ont quitté le fenua pour rejoindre la métropole.

8 semaines sur le territoire ou nous avons pu profiter pleinement les uns des autres, découvrir leur deuxième petite fille, et où ils ont pu déambuler à travers la multitude d'îles qu'offre la Polynésie française. 


Ils ont découvert un monde différent de nos sociétés occidentales : une richesse culturelle incroyable, des paysages encore plus fantastiques qu'ils ne l'avaient pensés, une générosité et une gentillesse sans égal de la part de la population. Le tutoiement de rigueur, les sourires et les bonjours dans la rue, les grands moments de partages et de discussions avec ces polynésiens...


 Quoi qu'on en dise, en foulant le sol polynésien, en sortant des grandes routes touristiques, et surtout lorsque l'on est au contact avec cette population franche et souriante, on n'est pas tout à fait pareil au retour...

Merci pour tout !

dimanche 9 octobre 2016

Hinatea, 2 mois

Hinatea, 2 mois. 
Des sourires aux premiers éclats de rire. Le temps file ...


Tikehau, l'île du dépaysement au sable rose

Lors de notre séjour sur Tikehau, nous sommes partis découvrir toutes les merveilles que la nature peut nous offrir, en vélo mais aussi en bateau...

Cet atoll est également appelé "l"île au sable rose". Ce joyau de la nature offre en effet deux palettes de couleurs à ses plages : blanche et rose ! Il faut le voir pour y croire.



Après avoir navigué pendant une grosse demi-heure, nous avons atteint l'île aux oiseaux, l'îlôt Puarua situé au milieu du lagon. C'est ici que vivent des milliers d'oiseaux en toute tranquillité. Ce site protégé est un havre de paix pour toutes les espèces s'y trouvant. Certaines, faute de prédateurs, ne prennent même pas la peine de construire un nid dans les arbres. On les observe à même le sol. Superbe moment !




Par la suite nous sommes allé déjeuner sur un motu privé qui invite à une saine quiétude, une contemplation sans égal dans un environnement unique. Eau cristalline, cocotiers, sable fin, requins à pointe noire, des milliers de poissons. Bref, un motu paradisiaque isolé de tout où l'on se prend pendant quelque heure pour Robinson... Le paradis sur Terre existe vraiment ? Tout est possible.


Le poisson juste péché fut grillé devant nous... et on le mange avec les doigts, c'est encore mieux. Bon, par contre nous avons également attiré toutes les mouches du motu !



Pendant ce temps-là Hinatea nous suit toujours, calme et détendue. Éveillée comme jamais, elle observe tout. Une véritable globe trotteuse. Durant toutes ses vacances, et ce malgré des températures parfois élevées, surtout ici à Tikehau, elle n'a jamais été grognon. Heureusement elle adore boire de l'eau, ce qui nous permet de bien l'hydrater entre deux biberons. Comme quoi, il est tout à fait possible de voyager dans des endroits chauds avec un nourrisson.


Tikehau possède également une curiosité géologique : des blocs de coraux fossilisés et déchiquetés. Ils forment une muraille naturelle et certains blocs s'élèvent à plus de 3 m au-dessus du niveau de la mer. Une légende, celle d'une jeune et belle fille prénommée Hina y est associée : lorsque l'on tapait sur la roche, celle-ci résonnait, ce qui faisait venir les vagues qui remplissaient alors le petit bassin dans lequel Hina, la jeune fille légendaire venait prendre son bain...

Une partie de la cloche de Hina 
Toutes ses merveilles que la nature nous offre, il faut les préserver pour les générations à venir... C'est bien de le dire (et surtout d'agir) mais encore faut-il le voir pour prendre pleinement conscience des enjeux. L'exemple le plus basique du contraste avec nos vies de "métro", c'est l'eau. Sur ces atolls, il n'y a pas d'eau de source, alors ils récupèrent l'eau de pluie. Pensez à ça la prochaine fois que vous laisserez couler l'eau du robinet. On y pense pas toujours car pour nous c'est "normal" d'avoir de l'eau qui sort du robinet et d'avoir la possibilité d'une eau froide ou chaude à convenance. Ici s'ils ne disposent pas de chauffe eau solaire, alors l'eau sera froide lorsque vous irez prendre votre douche (on a beau être sous les tropiques, on apprécie la douche chaude !). Toutes les denrées arrivent par bateau...Alors on oublie vite la viande rouge, les produits frais se résument aux poissons du lagon (midi et soir). Malheureuse est la personne qui n'aime pas ça... On voit la vie autrement, la vie de ces habitants dépend de la nature, ils vivent en osmose. Ils sont heureux de cette vie. Ils nous la font vivre. Un délice d'une vie simple sur un atoll préservé ...


samedi 8 octobre 2016

Tikehau, petite merveille des Tuamotu...

Après neuf jours passés dans l'Archipel de la Société, nous mettons le cap à l'est vers l'Archipel des Tuamotu. Pour cela nous reprenons le bateau pour rejoindre l'aéroport de Raiatea. Vingt minutes de vol plus tard nous faisons une escale à Bora-Bora d'une demi-heure avant de redécoller pour atteindre Tikehau, île encore méconnue pour nous.

Située à 300 kilomètres au nord-est de Tahiti (1h de vol), Tikehau n'est pas une île haute. Tout comme ses îles soeurs, l'ensemble des îles qui composent cet archipel soit 77 îles ("tuamotu" signifiant îles nombreuses en tahitien) sont des îles basses coralliennes : des atolls.



Tikehau a la forme d'un anneau presque ovale. Un récif long de 80 km au total, un lagon intérieur faisant presque office de mer intérieure de 26 kilomètres de diamètre. Le nom de l'île (prononcé "tiké how") viendrait d'une légende ancienne. Tii, un homme et sa femme Hau attendaient un enfant. Si c'était une fille, ils avaient convenus de l'appeler Hau. Si c'était un garçon, ce serait Tii. Ce fut un garçon mais les parents optèrent finalement pour Tiehau signifiant "aller chercher la paix". Puis Tiehau fut changé en Tikehau, "atterrissage paisible".


550 habitants vivent en toute quiétude sur ce petit bout de terre émergée au milieu du Pacifique. L'unique village de l'île, Tuherahera concentre presque l'ensemble de la population (quelques personnes vivent sur d'autres motu). On y trouve deux épiceries, un snack, une infirmerie, un bureau de poste, une école (dès le collège les enfants doivent quitter l'île pour poursuivre leur scolarité) mais pas de banque, ni de distributeurs de billets. Il faut alors venir avec suffisamment d'espèce ou détenir un chéquier local. L'atoll fut à plusieurs reprises balayées par des cyclones, on y trouve alors au centre du village, un abri de survie.

L'abri de survie de Tikehau
L'activité économique de l'île est largement dominée par la pêche. C'est une des principales sources d'approvisionnement en poissons de lagon du marché de Papeete (jusqu'à 200 tonnes par an). Mais l'autre activité est la coprahculture. Le coprah extrait de la noix de coco est majoritairement destiné à l'Huilerie de Tahiti qui fera notamment du monoï. Sur place est fabriquée une huile dite vierge de coco  (100 à 150 litres par mois).

L'activité touristique est la troisième source économique de l'île...mais celà reste tout de même assez réduit, nous sommes bien loin des autres atolls touristiques tel que Rangiroa ou Fakarava. Une douzaine de pensions de famille permettent d’accueillir des touristes comme nous qui cherchent la tranquillité, la vie simple et calme des atolls mais également qui veulent découvrir les merveilles naturelles qu'abrite Tikehau...

A suivre ...

Notre pension 


NB : Nos photos ne sont pas retouchées ... le vert est bien vif tout comme la couleur du ciel ! 

vendredi 7 octobre 2016

Tahaa, la vanille du Pacifique

Tahaa est un petit bijou. En effet, il faut noter l'absence d'aérodrome qui rend donc l'île dépendante des liaisons maritimes, tout arrive et repart par bateau. Souvenez-vous, nous avions voyagé sur un cargo mixte qui se rendait notamment ici. Bien évidemment cette impression d'autarcie est un frein à l'expansion économique de cette très belle île.




Elle a pu garder une atmosphère villageoise, une vie rurale tranquille, où les 5000 habitants de l'île vivent en toute simplicité. Pêche, récolte du coprah (noix de coco), de la vanille (la meilleure de la Polynésie), quelques pensions de famille pour l’accueil des touristes et plaisanciers et quelques perliculteurs ... voilà les principaux centres économiques de Tahaa. Ici on ne trouvera pas de transport public, deux/trois supérettes sont présentes sur l'île, de quoi trouver tout le nécessaire mais pour des objets plus précis, il faudra se rendre à Raiatea, située à 4 kilomètres de là. Nous avons par ailleurs fait quelques courses à Raiatea avant d'embarquer sur notre taxi-boat qui nous a amenés à Tahaa.



C'est avec beaucoup de plaisir que nous avons re-decouvert cette île avec un soleil radieux. Lors de notre visite de l'île nous avons pour la première fois pu assister à la greffe perlière. Fascinant à quelle vitesse cela est fait (la personne pouvait en faire jusqu'à 400 par jour !). Pour tout savoir sur la perle, c'est ICI.


Les parents de Marie ont ainsi pu découvrir en visitant une vanilleraie, le long et difficile processus qu'est la production de la vanille. D'ailleurs c'est d'ici que provient la vanille des grandes cuisines européennes et notamment parisiennes telle que dans les restaurants Jules Verne en haut de la Tour Eiffel, Fauchon, ou encore La Tour d'Argent. Pour tout savoir sur la vanille, nous vous invitons à relire cet article : ICI.



Petite astuce, qu'il est bon de rappeler : rien ne vous oblige à ouvrir une gousse pour la cuisine. Pour un dessert par exemple, laissez la entière dans du lait, une fois le lait chaud, enlevez la gousse, rincez la et laissez la sécher, puis rangez là dans un bocal hermétique. Vous pourrez ensuite reproduire cette opération jusqu'à 5 fois ! Autre possibilité, vous coupez la gousse en plusieurs morceaux dans un bocal et vous les recouvrez de rhum, et de temps en temps rajoutez-en car la vanille va se gorger de rhum... Après faites vous plaisir dans vos préparations culinaires !


Nous avons également visité la distillerie de Pari Pari. Ils récupèrent la canne à sucre qu'ils broient afin d'en extraire le jus. Ce dernier est placé en cuve puis expédié par bateau vers Moorea pour y faire du rhum à 40, 50 et 55° (que nous n'avons pas manqué de goûter ...). 



En parallèle, ils transforment également la noix de coco. Un appareil va dans un premier temps râper la chair de la noix (amande). Elle sera notamment pressée pour y extraire l'huile puis filtrée à plusieurs reprises afin d'obtenir de l'huile de coco pur. Le reste des déchets de la coco sont transformés en copeaux, servant d'alimentation pour animaux ou d’engrais. On utilise l'huile de coco dans l'alimentation comme huile de cuisson par exemple ou en cosmétique pour hydrater la peau. D'ailleurs Hinatea y a droit régulièrement, c'est naturel (absence d'agent chimique et aucun ajout, ni d'arôme) et local.


Une fois de plus nous avons apprécié ces moments, et ces visites culturelles, riches de partages avec les locaux... 



dimanche 2 octobre 2016

Retour à Raiatea, la sacrée

Vingt minutes suffisent pour rejoindre Raiatea depuis Maupiti. Hinatea a eu les yeux ouverts tout le long de ce cours vol et n'a en rien été perturbée, au contraire, elle nous souriait. 

Vue depuis notre pension
Nous sommes déjà venu ici à deux reprises : septembre 2014 (trois jours) et en septembre 2015 (en transit, une nuit). Nous vous invitons à relire notre venue sur Raiatea notamment lors de notre premier séjour (ICIICI et ICI). Cette île est souvent méconnue par les touristes car elle ne fait pas partie des "grands classiques" des tours opérateurs. Pour cause : pas de plage (sur les motus uniquement). Il est à notre sens bien dommage que la Polynésie française soit si souvent réduite à ses paysages "de carte postale". Il y a d'autres îles, si différentes, si riche humainement, culturellement... 


Aussi, pour les plus curieux (comme nous) qui n'ont pas toujours envie de faire de la bronzette sur une plage (abandonnée ...) ou de la plongée (bien que le lagon de Raiatea est superbe) mais qui, au contraire, ont envie de découvrir une île verdoyante et truffée de cascades, entourée de légendes, de splendide point de vue au gré de différentes randonnées, alors cette île est pour vous. Et ce package ne serait pas réussi pour cette captivante île sans ses habitants. Ils sont toujours aussi accueillants et souriants. Nous avons beau le dire et le répéter, les Polynésiens (au sens large) ne se forcent pas, tout est naturel et spontané chez eux. Ils vont vous partager leurs savoirs faire, savoir être et savoir vivre...

Cette île, appelée également selon la tradition polynésienne "Havai'i la sacrée" est à arpenter par beau et mauvais temps... car en cas de pluie, ce sont des milliers de cascades qui apparaissent au fil des kilomètres...

Au premier plan une vanilleraie
Pendant notre séjour sur l'île, nous avons fait découvrir aux parents de Marie ce qu'est un marae, et notamment le Marae Toputapuatea signifiant "sacrifice venu de loin" (aussi appelé Te-po, qui désigne le monde invisible, où vivent les ancêtres et les divinités). Ce lieu était le centre politique, culturel et religieux. Selon les anciens, c'est à Raiatea que des hommes venus de l'Ouest sur de grandes pirogues ont débarqué pour conquérir des terres inhabitées du Pacifique (en se dirigeant avec les étoiles et les courants). C'était alors les premiers Polynésiens (nous parlons ici de la Polynésie au sens large, qui s'étend de l'île de Pâques, de Hawaï, et de la Nouvelle-Zélande). Ce n'est qu'après que ces hommes seraient partis de cette île pour peupler Hawaï et la Nouvelle-Zélande. L'île est aujourd'hui considérée comme le berceau de la culture polynésienne.


Ce site sacré, est parsemé d'arbres considérés comme sacrés, tel le banian, arbre majestueux sur la photo ci-dessus. Ce lieu pourrait par ailleurs être inscrit sur la liste des sites appartenant au patrimoine mondial de l'humanité et cela dès juillet 2017 (demande recevable par l'UNESCO). Le président François Hollande s'est rendu sur le site en février 2016, assurant le soutien de l'Etat pour l'inscription du marae au patrimoine mondial de l'Unesco. Ce classement serait aussi une reconnaissance de l'identité polynésienne. A suivre...

Enfin, juste avant de poursuivre notre escapade sur une autre île, nous nous sommes également rendu sur le Mont Tapioi, qui surplombe la principale ville de l'île, Uturoa et l'aéroport. De là-haut, nous avons un point de vue sur l'île de Tahaa, le lagon commun aux deux îles et par beau temps, il est possible de distinguer les îles de Bora-Bora et de Huahine.



Nana Raiatea, île d'histoire, de connaissance et de reconnaissance...