lundi 23 novembre 2015

Les fleurs

Il est peut-être temps pour nous de vous présenter quelques fleurs que l'on retrouve sur la Polynésie française. Vous en connaissez certainement certaine, que l'on retrouve en métropole dans certaines régions où le climat le permet ou dans les belles compositions florales que l'on reçoit parfois. Nous vous donnons le nom d'usage de la plante afin de faciliter la lecture.

Tiare (Tahiti) :
C'est la fleur symbole de Tahiti, signifiant "fleur", c'est pour cela qu'en règle générale on complète par "Tahiti", puisque toutes les fleurs sont des tiare finalement ! Selon comment on la porte à l'oreille cela signifie différentes choses : à gauche le cœur n'est pas à prendre ; à droite il est à prendre ; si on porte des tiare à droite et à gauche cela signifie que l'on est marié mais que l'on reste disponible ... Attention donc lorsque vous la portez ! On l'utilise notamment pour faire le fameux monoï qui s'obtient par macération des pétales dans de l'huile de coco.


Tiare apetahi :
Nous avons rencontré cette fleur lors de notre voyage à Raiatea. Elle est unique au monde, nous la trouvons exclusivement à Raiatea et pas n'importe où, sur un plateau en particulier où nous nous étions rendu avec un guide. Des récoltes abusives ont fait disparaître un grand nombre de pied. Aujourd'hui, la fleur est menacée d'extinction. Des administrations, botanistes et associations tentent chacun dans leurs domaines de la protéger (réintroduction, action de sensibilisation...). Sa particularité en plus d'être inodore et d'un blanc éclatant tient aussi et surtout dans sa forme : dissymétrique. Une légende existe sur sa forme, nous vous invitons à relire l'article de septembre 2014 : ICI


Hibiscus :
Arbuste décoratif donnant des fleurs toute l'année. Il existe de nombreuses variétés créées notamment par croisement : fleurs simples, doubles, tombantes et aux nombreuses colories.


Frangipanier (Tipanier en tahitien) :
C'est une des fleurs que l'on a souvent lorsque l'on reçoit un collier de fleurs. Très odorante, la fleur est utilisée en parfumerie. L'arbre est considéré comme étant un symbole de l'immortalité. En effet les rameaux coupés peuvent se conserver très longtemps avant d'être replanté. Il n'est d'ailleurs pas rare de trouver ses arbres dans les cimetières car ils auraient selon les croyances des liens particuliers avec les esprits.

Bougainvillier :
La fleur, originaire du Brésil, qui s'écrit bougainvillée (féminin) ou bougainvillier (masculin) a été introduit en Polynésie française en 1845. Contrairement à ce que l'on pense, ça n'est pas la fleur qui est colorée (elle est minuscule) mais les bractées de la plante (la partie intermédiaire entre la fleur et la feuille) qui donne toutes les nuances possibles : blanc, jaune, saumon, rose, rouge, pourpre et orange.


Rose de porcelaine :
Cette fleur rose ou rouge est originaire de Malaisie. On ne retrouve que là où l'homme l'a plantée mais n'a pas de difficulté à pousser : jardins tropicaux, lycée agricole de Polynésie situé à Moorea.


Gingembre d'ornement/Opuhi ou Alpinia
Originaire du Pacifique, on en trouve un peu partout aujourd'hui en Polynésie française. Bien qu'appelé gingembre, cette fleur n'est pas comestible. Pouvant atteindre 4 mètres de haut, après la floraison, la tige se plie jusqu'au sol sous le poids de la fleur permettant aux rejets de s'enraciner. On utilise les pétales de cette fleur pour en faire des bouquets ou confectionner des couronnes ou costumes pour les concours et défilés de mode.


Impatiente (Buveuse d'eau)
Originaire du Zanzibar, il s'agit d'une petite plante herbacée variant du rose, rouge, jaune ou blanc en passant par tous les intermédiaires. 


Fierté de Birmanie :
Originaire de Birmanie, il est l'un des plus beaux arbres à fleurs du monde et qui est en voie d'extinction. Il fut introduit dans les années 1930 en Polynésie française. Les fleurs n'apparaissent que quelques mois dans l'année et peuvent avoir des nuances de pourpre, rouge, rose et jaune.


Ixora/Hitoa :
Originaire de l'Indonésie, il s'agit de petit arbustes aux fleurs en grappes. Les couleurs varient selon les espèces du rouge, au rose, au jaune ou blanche.


Anthurium :
Originaire de Colombie et du Costa Rica, de nombreuses espèces ont été croisées permettant de donner une grande variété de couleur aux fleurs : banche, rose, rouge aux différentes teintes... C'est une plante dépolluante et qui est efficace pour lutter contre l'ammoniac. La fleur se conserve longtemps une fois coupée (ne pas confondre avec la spathiphyllum qui, elle, a son inflorescence blanche).


Heliconia:
Originaire d'Amérique du Sud, les nombreuses variétés présentes sur la Polynésie française sont plantées dans de nombreux jardins (Bec de perroquet, queue de poissons, pince de crabe...voir ci après les photos). Ces plantes ornementales peuvent atteindre jusqu'à 4 mètres de haut. On les appelle en général les "faux oiseaux de Paradis".



Nénuphar :
Plante aquatique commune dont il existe de nombreuses variétés : blanches, rouge, roses, bleues, jaune ou lavande.


samedi 21 novembre 2015

Préparation saison cyclonique

Cette année comme tous les ans, à la sortie de l'hiver austral, il faut commencer à se préparer à la saison des pluies. Pour rappel, dans l'hémisphère sud les saisons sont inversées par rapport au nord (l'été dans l'hémisphère nord correspond à l'hiver pour nous). En Polynésie française on distingue 2 saisons principalement marquées par le volume et la fréquence des pluies :
  • hiver austral : la saison sèche et "fraîche" (avril à octobre), 
  • été austral : la saison chaude et humide dite "saison des pluies" (novembre à mars).
Pourquoi devons-nous, nous préparer à la saison des pluies ?

Comme nous vous l'avons déjà indiqué et que vous l'avez sans doute entendu ou lu dans les informations, cette année El Niño est présent. Pour rappel, c'est une élévation anormale de la température de l'Océan Pacifique au niveau de l'équateur. Cela a pour conséquence : le changement du sens des alizés (vent) qui d'origine souffle d'ouest en est, il provoque des sécheresses ou au contraire une plus grande concentration des pluies dans certaines parties du globe... Mais cela sous-entend également davantage de cyclones dans le Pacifique pendant la saison des pluies ! La Polynésie française peut donc être touchée. Or si un cyclone se forme nous ne savons pas pour l'heure quand ni où il passera !

Cette carte ci-après est intéressante pour se rendre compte de l'étendue de la Polynésie française en la comparant à l'Europe. 


Vous imaginez bien que la météo en Suède n'est pas identique à la France, qu'une dépression peut toucher un pays sans pour autant que tous les autres connaissent les mêmes effets. Il en est de même pour nous ici.

Nous nous préparons donc à l'éventualité d'un passage de cyclone.

Comment se préparer ?
Le gouvernement, les administrations ou l'armée font des exercices pendant plusieurs jours en simulant l'arrivée hypothétique d'un cyclone. Nous recevons par exemple des messages sur nos téléphones, des consignes sont données sur l'attitude a adopter selon les différentes phases de venue du cyclone (48h, 24h, dernières heures précédant la venue du cyclone et celles juste après).

Exemple de consignes à suivre
Comment nous sommes nous préparés ?
  • Petit réchaud à gaz de camping avec suffisamment de bonbonne de rechange. Chez nous tout fonctionne à l’électricité et celle-ci risque d'être coupé (d'ailleurs même si elle ne l'est pas, il ne faut pas l'utiliser)... Il faut ainsi penser à ne pas trop stocker dans le congélateur sinon tout sera perdu !
Réchaud et petites recharges de gaz
  • Nourriture non périssable en quantité suffisante et à cuisson rapide (afin d'économiser au maximum le gaz). Exemple : toutes conserves (thon, haricot vert...), pâte à cuisson 3 minutes, soupe toute prête, gâteau, biscotte à défaut de pain, yaourt longue conservation...
  • Eau en bouteille en grande quantité (l'eau du robinet ne sera plus potable),
Petit aperçu de nos réserves pour la saison des pluies
  • Radio à pile (donc veiller à avoir des piles qui fonctionnent ou chargées) afin de se tenir informé de l'évolution du cyclone,
  • Bougies, allumettes, lampes de poche,
  • S'équiper de gros rouleau de scotch à mettre sur les fenêtres pour éviter qu'elles n'explosent en cas d'impacts d'objets (ici il n'y a pas de volets)... Beaucoup de logements disposent de grilles aux fenêtres, ce qui les protégera. Nous, nous avons de très larges baies vitrées, ce qui pose problème en cas de cyclone ...
  • Faire un kit de survie et avoir suffisamment de médicaments pour les personnes ayant un traitement, 
  • Fixer ou rentrer tout ce qui est à l'extérieur du logement afin qu'ils ne deviennent pas des projectiles,
  • Objets et papiers importants en hauteur ou dans des pochettes hermétiques afin de prévenir de tout risque d'inondation (pas notre cas puisque nous sommes sur les hauteurs, sans rivière à proximité),
  • Élagage des arbres, faire un point sur la toiture (pas notre cas).
Nous voilà prêts au cas où ...

mardi 17 novembre 2015

Un 11 novembre à Tahiti

A l’occasion des cérémonies de commémoration du 11 novembre, Rémi et quelques-un de ses collègues ont été désigné pour représenter l'armée de l'air. Il faisait un temps splendide et les températures étaient très chaudes dès le matin. La saison chaude est bien là. Le soleil brûle, on tient pas en plein soleil.


Toutes les forces armées de la Polynésie française étaient présentes, alignées le long de la grande avenue du Général de Gaulle à côté du Haut-Commissariat de la République qui fait face au monument aux morts. A titre informatif, le Haut-Commissariat est le représentant de l'Etat français sur le sol de la Polynésie française. A sa tête, c'est un préfet. Il est chargé de l'organisation des services relevant des pouvoirs de l'Etat (sécurité et justice) mais également de la cellule de crises liées à des événements climatiques tel que les cyclones.


Lors de cette cérémonie se fut l'occasion pour certaines personnes de se voir décorer de la légion d'honneur.

Puis en fin de journée, Rémi a participé à une course de 12 kilomètres "Carrefour-Carrefour", la même que l'année dernière. Cette année, les conditions climatiques ont été très éprouvantes. Rémi a souffert de la chaleur...


En parallèle, nous avons repris nos journées bien chargées et nos horaires décalées. Parfois nous faisons que nous croiser pendant dix jours ce qui demande un peu d'organisation en amont pour partager des moments à deux. Malgré tout, nous trouvons le temps de prendre du bon temps, le soir autour d'un petit apéritif face au coucher du soleil, autour d'un bon repas préparé à deux, en discutant de nos journées respectives...



Bref, un quotidien ordinaire dans le Pacifique.

samedi 7 novembre 2015

Hawaiki Nui va'a 2015

L'Hawaiki Nui va'a est une compétition internationale de pirogues polynésienne située dans les îles sous le vent (Archipel de la Société). Elle est l'une des courses de va'a la plus difficile (et sans aucun doute la plus belle) au monde : une centaine de V6, c'est-à-dire qu'il y a 6 personnes dans un va'a, s'alignent sur la ligne de départ à Huahine. 126 kilomètres en 3 étapes, sans changement d'équipage, en haute mer et en lagon. C'est une course pour les hommes. Les juniors et les femmes participent uniquement à la 2ème étape sans pour autant faire le même parcours que les hommes.

Ils rallient à la force de leurs bras : 
  • 1ère étape : Huahine à Raiatea : 44,5 kilomètres.
  • 2ème étape : Raiatea à Tahaa : 26 kilomètres.
  • 3ème étape : Tahaa à Bora-Bora : 58 kilomètres.
Les rameurs s'entrainement pendant des mois. Des équipes entières qui ne comptent pas les sacrifices, les heures d’entraînements le matin et le soir après le travail, la longue préparation physique pour s'affirmer et se dépasser sur cette épreuve.

C'est un des événements sportifs majeurs de la Polynésie française où les grands groupes et grande société sont sponsors (EDT équivaut à EDF ; OPT - La poste ; la compagnie Air Tahiti Nui ; Sheel...pour ne citer que les principaux). Le temps se fige pendant 3 jours au rythme de la course. Plusieurs milliers de personnes soutiennent, observent et surtout admirent ces équipes.

Rémi a eu la chance d'aller à Bora-Bora, assister à l'arrivée de la dernière étape de cette course mythique. A son arrivée, tout était calme, puis la foule est arrivée, des bateaux par centaines sont venus également dont ceux qui accompagnent et soutiennent les rameurs tout au long de ces 3 jours de course.



Et enfin, voilà les rameurs. Ils arrivent au compte-gouttes. Ils sont accueillis sous de vifs applaudissements, du premier jusqu'au dernier va'a.



Jusqu'au passage de la ligne d'arrivée, ils ont pagayé !


Dès l'arrivée des équipes, ils sont pris en chargent. Colliers de fleurs, boissons, photographes, journalistes, familles viennent les féliciter.





Vivre cet événement, cette ambiance dans le lieu magique de la plage de Matira à Bora-Bora, les couleurs du ciel, du lagon, des bateaux... tout était réuni pour passer un très bon moment et revenir sur Tahiti avec de beaux souvenirs en tête.

mercredi 4 novembre 2015

Les perles de cultures : la perle noire

Après 1 an sur le territoire et plusieurs fermes perlières visitées notamment à Tahaa ou Huahine, il est temps pour nous de vous expliquer la manière dont naissent ces mythiques perles noires. Lorsque vous entendez "perle de Tahiti", il s'agit en réalité d'une appellation car il n'y a pas de culture de la perle sur l'île de Tahiti. Toutefois, cette appellation garantit bien la provenance de la perle en Polynésie française, notamment et majoritairement des Tuamotu (Manihi, Fakarava...). A noter que si vous observez une perle noire mais qu'au moment de l'achat il n'y a pas de certificat prouvant l'origine de la perle de Polynésie française, alors elles proviendront d'Asie (rien de comparable mis à part qu'on a l'impression de faire une affaire)...et ici on en trouve aussi malheureusement !

Cela en étonnera certainement plus d'un mais c'est la main de l'homme qui va permettre la naissance d'une perle noire. Pour cela il est nécessaire de réaliser une greffe. Cette dernière a pour but de provoquer la sécrétion naturelle de substance nacrée par un "greffon" autour d'un corps étranger appelé "nucleus". Le nucléus est introduit dans la gonade, c'est-à-dire la poche perlière (l'utérus de l'huître) afin de former une perle.

Le greffon est un morceau d'environ 1mm² découpé dans le manteau de l'huître perlière. Le manteau est la partie fine et noire des tissus extérieur de l'huître. L'huître donneuse sera choisie en fonction de la capacité de son manteau à sécréter de la nacre de belles couleurs visibles sur l'intérieur de la coquille qui peuvent avoir des nuances de rose, de vert, de bleu ou un mixe de plusieurs couleurs.


Ces derniers détermineront la couleur de la perle. En effet il est important de le noter que la "perle noire de Tahiti", n'est pas exclusivement noire mais peut avoir une multitude de nuance . Si le manteau est choisi, il est possible découper une vingtaine de greffons. Même découpé, le greffon reste vivant et aura pour fonction de recouvrir le nucléus (corps étranger) de nacre.

Le greffon ici en noir
Le nucléus, contrairement à celui utilisé pour la perle blanche qui est généralement de matière plastique, est pour "la perle noire", découpé dans une coquille d'une moule vivant dans les fleuves Mississippi et Tennessee aux Etats-Unis.

Moule provenant du Mississippi
Il est meulé en forme de bille d'un minimum de 5mm de diamètre. Il pourra par la suite être introduit dans la poche perlière et fera office de corps étranger.

Les nucléus
L’huître est ensuite mise dans un filet est placé dans le lagon. Si le nucléus est accepté par l'huître, cette dernière sera petit à petit recouvert de fines couches de nacre au cours des 18 mois suivants pour former une perle. Sinon il sera recraché à l'extérieur de l'huître au cours des 6 premières semaines suivant la greffe. Passé ce délais, la gonade aura cicatrisée.

Le processus d'élevage de l'huître perlière est long et requiert des soins constants. L'espèce vivant en Polynésie est la Pinctada Ma rgaritifera, est l'une des plus fragile.

On pense tous dans l'imaginaire qu'il suffit d'ouvrir une huître ou une coquille pour trouver une perle ! Il est possible effectivement qu'un corps étranger ait pu s'introduire dans la coquille, que de la nacre s'y soit déposée et par la suite donnée un certain résultat même si cela reste rare. Alors vous comprendrez que vous ne trouverez certainement pas une perle bien ronde. La forme, l'éclat, la grosseur des perles peuvent varier. Cela fera l'objet d'un autre article.

Vous voilà à présent incollable sur la culture de le perle noire !