samedi 24 octobre 2015

Le départ vers la métropole

Après 5 semaines sur le territoire polynésien voilà déjà l'heure de se dire au revoir. Nous avons pleinement savouré tous les quatre nos retrouvailles (15 mois sans se voir c'est long !).

Nous sommes ravis d'avoir pu leur faire découvrir notre vie ici et qu'ils aient vu la magie de la Polynésie autrement qu'à travers les reportages télévisés et des clichés de Tahiti avec de sublimes plages de sable blanc entourés de cocotiers, car oui il y en a, mais pas à Tahiti !

Ils repartent avec de beaux souvenirs en tête : la découverte des îles merveilleuses, de la gastronomie (la vanille, tous les fruits et légumes, les poissons crus et cuit...), la richesse du savoir-faire traditionnel, les nuances de couleurs des lagons, la gentillesse et la générosité des habitants ... mais aussi les déluges lors des pluies et le vent glacial provenant de l'Antarctique à Moorea. Porter des polaires en Polynésie française, ça ne s'oublie pas !

Cette fois-ci pas de colliers de fleurs autour du cou, qui eux sont réservés à l’accueil, mais des colliers de coquillages.


Dernières photos, dernières embrassades, derniers petits mots, derniers signes de la main ... les voilà de nouveau partis pour un long voyage (départ le mercredi 14 à 23h50 heure locale ; arrivé à Paris le vendredi 16 à 10h heure locale, suivi de l'attente du TGV et 5h de train, ils arriveront chez eux le soir après 20h ... un véritable périple !).


A bientôt !

jeudi 22 octobre 2015

Foulées du front de mer

Un jour sur deux, les baskets étaient enfilés. Sur chacune des îles visitées, les hommes sont allés s’entraîner. Ils ont enchaîné les exercices, comme ils le font chaque semaine.

Souvenirs de la première course sur Tahiti et d'un entrainement sur une île
Puis est venu le jour de la course. Rémi étant toujours blessé à la cuisse, décide de participer à sa dernière course avant un bon repos. Ils se sont alignés tous les deux sur la distance de 5 kilomètres, qui se déroule sur le front de mer de Papeete. Eux, qui ont tendance à participer à des courses avec bien plus de kilomètres, savent que le départ sera très rapide. 

Il y a du monde : 702 partants pour cette course. Ils se positionnent bien à l'avant de la course. Rémi est devant. Le soleil n'est pas présent et il y a un léger vent. Conditions idéales ! 


C'est parti !


La dernière ligne droite ! Dernier 100 mètres !
Rémi bouclera ses kilomètres en 17'23s, à la 23ème place.
Pierre bouclera, lui, ses kilomètres en 24'52s, à la 344ème place.

Bravo à tous les deux !

lundi 19 octobre 2015

Soirée marquisienne et merveilleuse

Nous nous sommes rendus en bas de chez nous, à l'hôtel Intercontinental pour faire découvrir les danses et chants traditionnels. Au programme : soirée marquisienne et soirée merveilleuse.

La première a lieu tous les mercredis soirs. Nous avions déjà eu l'occasion de découvrir ce spectacle. Toutefois les groupes changent, donc il est rare de voir deux fois la même chose. C'est le spectacle à voir, pour découvrir à travers les chants et les danses les légendes des guerriers. La musique est généralement très rythmée avec beaucoup de percussions. Les danseurs en imposent : du muscle et des tatouages ! 


Le vendredi, c'est la soirée merveilleuse avec les grands ballets de Tahiti. Le thème repris lorsque nous y sommes rendus était une réinterprétation du Lac des Cygnes, de Tchaïkovski. Bien évidemment pas de tutus ni de pointes au pied ! Les danses et les musiques restent traditionnelles : percussions et chants accompagnés de ukulélés.


Marie qui s'est mise à la danse traditionnelle ne peut qu'admirer la grâce de ses femmes, leurs longs cheveux, mais surtout la gestuelle et le déhanché naturel...


Plusieurs tableaux se succèdent avec des costumes haut en couleur et des rythmes très différents. Les hommes se motivent en criant de manière régulière.


Nous tenons à signaler, que ce genre de show est fréquent ici et cela ne s'adresse pas exclusivement qu'aux touristes. Pas d'images idéalisées ni stéréotypées. Non, ces danses et ces musiques font partie du quotidien de milliers de personnes. Ici, tout le monde a dans son entourage une ou plusieurs personnes qui font de la danse ou des percussions. La vie en Polynésie est toute l'année rythmée par deux événements importants : le Hawaiki Nui Va'a (la plus grande course de pirogue qui se déroule sur plusieurs jours en novembre) et le Heiva (les groupes de danse et de chants se réunissent en juillet pour offrir de sublimes spectacles). Chacun dans son domaine se prépare toute l'année pour ces événements. A voir absolument ...


Nous espérons qu'avec ces photos nous vous avons fait un peu rêver. Que votre esprit s'est laissé emporter : imaginez les mouvements des hanches, les bruits des percussions faisant trembler le sol, les ukulélés apportant la douceur sur certaines danses, et les chants en Tahitien sur lesquels les vahinés associent les mots à la gestuelle... Ambiance ! 

samedi 17 octobre 2015

Vallée de la Papenoo

La vallée de la Papenoo située à l'ouest de Papeete, est la seule que l'on peut emprunter en voiture et qui permet (en théorie) de traverser de part en part l'île. En théorie du moins, car en pratique, un propriétaire ne laisse pas passer les véhicules.

Cette vallée permet d'accéder à la caldeira, au cœur de l'ancien volcan effondré de Tahiti. Nous la connaissons bien, pour l'avoir faite régulièrement avec notre 4x4 et en entrainement. Le ciel est dégagé bien que nous voyions qu'au fond de la vallée, un amas de nuage est présent. Il faut noter que dans cette vallée le cumul d'eau par an atteint les 10 mètres. Oui, oui ! Il y pleut presque tous les jours (surtout le matin, avant que ça ne se dégage).


Etant donné que la pluie a été particulièrement importante ces derniers jours dans la vallée et surtout la nuit, le cumul d'eau a permis à une multitude de cascades de se développer sur les parois des montagnes et de renforcer les cascades présentent en permanence. Ici, encore plus qu'ailleurs, les petites rivières deviennent très rapidement de véritables torrents charriant roches, arbres et boue notamment en saison des pluies.

Un des barrages hydroélectriques présent dans cette vallée, en vue des prévisions météorologiques a été largement vidé afin d'éviter l'élévation du niveau de l'eau jusqu'à la route. Des petites bornes sont présentes sur la route sur les endroits les plus délicats à passer en véhicule. Il s'agit de repères visuels sur la possibilité ou non de passer en véhicule. Si le niveau de l'eau atteint la ligne jaune, il est possible de passer mais avec beaucoup de prudence, l'eau ayant une force extraordinaire, car ça rend déjà à ce moment-là le passage difficile (glissant)... Et puis vouloir passer, oui, mais il faut penser au retour et parfois il n'est plus possible de passer car si le niveau atteint la ligne rouge : interdiction formelle de passer ! 



Nous observons le débit de l'eau et les nombreux gros blocs de roches présent un peu partout le long de la rivière. Ils proviennent tous de l'ancien volcan. Quelques anguilles sont présentes dans l'eau et certaines personnes n'hésitent pas à se baigner (eau à 22°c). Nous approchons doucement du fond de la vallée. Nous déjeunerons le midi dans un relais présent au cœur de l'ancien volcan où un plat polynésien nous attend : poisson cru, poulet fafa au lait de coco (poulet aux épinards) et tarte à la noix de coco. 

Nous reprenons la route jusqu'à un tunnel permettant de traverser la montagne afin de nous retrouver de l'autre côté de l'ancien volcan sur la partie sud de Tahiti Nui (la grande île).


De ce côté-ci de la vallée il fait beau. La crête séparant les deux côtés de la vallée est si haute que les nuages s'y accrochent et restent bloqués. Sous le soleil les versants donnent une autre allure à la vallée et à ses crêtes abruptes. La route connaît des portions aussi raides que de l'autre côté du tunnel : 15, 17 à 20 % ! Impressionnant dans les montées comme dans les descentes !


Les nuages sur les crêtes dévalent les versants à toute vitesse. Nous restons quelque temps ici à admirer le paysage avant de rebrousser chemin. En effet, comme nous l'avons dit précédemment, la route permet d'aller jusqu'en bas de l'île, mais un propriétaire n'accepte aucun passage. C'est donc ici qu'il faut faire demi-tour.

Sur le chemin du retour nous nous arrêterons dans un marae. Le site assez vaste est très bien préservé et entretenus. D'ailleurs quelques polynésiens passent le "rotofil". Pourquoi ça plutôt que des tondeuses ? Tout simplement, parce que le sol est jonché de pierres et ça un peu partout sur les îles, du coup c'est bien plus pratiques ! 


Plus loin nous irons observer les anguilles. Une fois de plus leurs tailles nous impressionnent. Elles sont énormes et les plus jeunes, sautent dans la rivière pour remonter le courant. Puis nous traverserons Papeete dans les bouchons, nous profiterons de superbe point de vue sur les montagnes dégagées : le Mont Orohena, le Diadème et le Mont-Aoraï que nous pointons du doigt pour montrer aux parents de Rémi où nous avons grimpé. Nous avons passé une belle et grande journée dans cette merveilleuse vallée.

mercredi 14 octobre 2015

Randonnée Anani

Que faire par beau temps mis à part aller à la plage sur Tahiti ? Faire de la randonnée bien sûr !

Un matin, pas un seul nuage, ni sur les sommets, ni sur Moorea. Nous sommes parti sur Punaauia, commune qui jouxte la notre Faa'a. Nous avons décidé de faire découvrir cette belle randonnée que Rémi à découvert lors du Raid Anani de 18 kilomètres (et que nous avions refait le lendemain en courant). Nous ne connaissons pas le nom de cette balade alors nous l'avons appelé comme le raid.

Pas de vent et une grosse chaleur pendant un bon 45 minutes de marche. C'est d'autant plus difficile que nous sommes à découvert, pas un arbre pour se mettre à l'ombre. Mais plus nous gagnons de la hauteur, plus le vent commence à souffler. Le paysage nous émerveille à chaque fois. 


Nous ne savons pas si nous nous lasserons de voir ses montagnes, cette végétation, l'odeur que cette dernière dégage, cette terre ocre, le bleu du lagon et Moorea comme toile de fond. Pas après pas, nous nous retournons pour admirer d'un peu plus haut ce panorama. 

En haut, les conditions sont optimales pour s'adonner à certains sports tels que le parapente. Ils sont nombreux à être de sortie aujourd'hui.


Les sommets sont dégagés, nous observons les lignes de crête autour de nous. Nous nous reposons quelques minutes en haut, le temps de grignoter quelques gâteaux avant de reprendre la marche pour la descente.

Cette fois-ci pour la descente pas besoin de se retourner (sauf pour regarder les grandes pentes que nous descendons et qui font très mal aux cuisses !), la superbe vue est face à nous.


Nous descendons à travers un petit chemin sur une crête à travers une mer de fougères. C'est ici que nous avions couru il y a quelques semaines. Plus bas, nous retrouvons les cocotiers, signe que nous approchons doucement de l'océan.

Nous marchons entre des bananiers offrant de beaux régimes, les hommes en profitent pour remplir leur sac (la fleur étant présente, ce régime n'appartenait donc à personne).


mardi 13 octobre 2015

Sortie dominicale à la foire agricole et au marché de Papeete

Le marché de Papeete, ouvert tous les jours, est réputé pour son ambiance, l'agitation qui y règne notamment le weekend. C'est l'endroit à Tahiti où il faut aller pour découvrir l'authenticité polynésienne. L'animation y est perpétuelle mais c'est le dimanche matin que ce lieu de vie haut en couleur prend davantage de vie. Pour assister à ces moments il faut se lever de tôt le dimanche matin : le marché est ouvert de 3h à 9h du matin. Après il est fermé pour la journée ! Oui, vous avez bien lu : 3h du matin l'ouverture ! 

Les étales de fruits, de légumes, de poissons, de pains et viennoiseries sont bondés. Quelques locaux jouent et chantent des musiques traditionnelles dans le brouhaha ambiant du marché couvert. 



Vers 8h nous nous dirigeons vers la cathédrale de Papeete afin d'assister à un office. Comme nous vous l'avions sans doute déjà dit, les polynésiens sont très pratiquants et plusieurs religions sont présentes et vivent en parfaite harmonie. Chorale, chants en tahitien, c'est à découvrir ! 

Le soleil brille et la chaleur est bien présente. Les sommets des montagnes sont dégagés avec une superbe vue sur l'Aorai que nous avons grimpé dernièrement. Une bien belle journée en perspective.

Comme tous les ans, la foire agricole de la Polynésie française se déroule en septembre. A cette occasion nous sommes allés faire un petit tour. Le salon réunis les agriculteurs venus des 5 archipels que compte la Polynésie (Société, Tuamotu, Gambiers, Australes et Marquises). On trouve sur les étales tous les fruits et légumes de leurs îles : régime de bananes, bananes plantain, tarot, gingembre, citron, manioc, pomme de terre, mangues, ananas, vanille...



L'ensemble de la Polynésie se mobilise. C'est souvent l'occasion de découvrir des arts, de déguster des produits (présence du lycée hôtelier). Différents concours ont lieu chaque jour : horticulture, élevage, artisanat, pêche lagonaire... C'est également l'occasion de promouvoir l'artisanat : bijoux réalisés en nacre et en perles, vêtements traditionnels, tifaifai (sorte de patchwork)... Ou encore des créations à partir des pandanus : sac, chapeau...


Bien évidemment nous sommes bien loin du grand salon de l'agriculture de Paris : ici pas de vaches, cochons et cie ! Ici seuls les coqs, les poules, lapins seront présentés...

Partout les présentations sont soignées à l'aide de belles compositions florales ! Hibiscus, tiare, orchidées, bougainvilliers...Une multitude de couleurs en harmonie... 


lundi 12 octobre 2015

Moorea : Raies, tortues et requins !

Lors de notre séjour sur l'île de Moorea, nous sommes allés à la (re)découverte de son lagon. Le soleil n'était pas très présent, le vent venant du sud était glacial. L'eau était froide, disons-le et une fois que nous étions remontés sur le bateau après nos sorties dans l'eau nous grelottions et avions beaucoup de mal à nous réchauffer ! Malgré tout, nous avons eu la chance de voir de splendides choses !

Les raies pastenagues bien que craintives sont assez curieuses et viennent même se frotter à nous ... enfin elles tentent parce que nous n'apprécions pas particulièrement ça.



Plus en profondeur nous croissons un ballet de majestueuses raies léopards ! Elles nagent en harmonie, ensemble dans la même direction. Superbes une fois de plus à admirer. Les raies (comme les requins) ont une réelle élégance dans la manière de nager. 


Un peu plus loin nous observons des tortues. Elles aussi sont superbes. Les voir évoluer dans leur environnement naturel est fascinant. Nous les observons en silence parce qu'elles sont très craintives et partent vite. Ces animaux sont protégés et donc il est interdit de les pêcher même si c'est un des mets très appréciés sur certaines îles de la Polynésie française.


Enfin que serait une sortie lagon sans voir des requins à pointe noire ? Eux aussi sont curieux mais également très craintifs. Que l'on vous rassure une fois de plus, ils sont en plus d'être assez petits, inoffensifs ! Bien évidemment évitez de les toucher, de les appâter avec du poisson, ou de vider vos poissons fraîchement pêcher en étant directement dans l'eau. Ils seront dans ces cas là plus agités et pourront en tentant d'attraper l'appât vous mordre accidentellement... Les très rares cas de blessure liés à ces requins sont uniquement des personnes qui n'ont pas respecté ses règles (comme toujours) !


dimanche 11 octobre 2015

Moorea : Le col Tetoatoa dit "les 3 cocotiers"

Après Fakarava, retour dans l'archipel de la Société, direction Moorea. Rappelez-vous, c'est l'île que l'on voit depuis chez nous. L'île est située à 17 kilomètres à peine de Tahiti (30 à 50 minutes de traversée selon le bateau) !

Les montagnes de l'île sont plus anciennes que celles de Tahiti. La physionomie de Moorea est nettement plus impressionnante que sa grande sœur. Ici les montagnes sont davantage ciselées et découpées. D'ailleurs l'une d'elles est trouée par l'érosion. Elle s’appelle "la montagne percée" et nous pouvons l'observer lorsque l'on arrive à Moorea par les ferry depuis Tahiti.

Les pentes du volcan ont disparu suite à son effondrement, seules les crêtes subsistent. La caldeira, c'est-à-dire, l'endroit où était situé le volcan aujourd'hui effondré, forme un cercle de 9 km de diamètre. Pour nous rendre compte de ces paysages nous décidons de prendre de la hauteur. C'est parti pour une randonnée au cœur de l'île.

Point de départ : le belvédère. D'ici un superbe point de vue sur le Mont-Rotui qui culmine à 899 mètres. Ce dernier trône entre les deux baies profondes (Baie de Cook et Baie de Opunohu, qui ont été rendu célèbre notamment grâce au film "Les révoltés de la Bounty", tourné ici, suite au livre de James Norman Hall. Nous vous invitons ceux qui ne connaissent pas l'histoire de lire au moins le résumé) permettant ainsi à la mer de rentrer jusqu'à 4 kilomètres à l'intérieur de l'île. Ce mont, massif, impressionne tant l'océan est proche.


Pour ceux cherchant le point de départ de notre randonnée, au niveau du belvédère, les deux baies dans votre dos, prendre le chemin à droite. Le chemin est facile à suivre, bien qu'il y ait plusieurs intersections. Cherchez des repères visuels sur les arbres (flèches/croix) ou au sol (suivre le chemin tracé par une succession de pierres). Vous ne pouvez pas vous tromper.


Toutefois 10/15 minutes après avoir traversé une superbe forêt de bambou, à l'endroit précis où vous aurez un point de vue sur le Mont-Rotui, prendre le chemin à gauche dans la forêt.


Cette randonnée est très agréable puisque bien à l'abri, pratique et appréciable lors de forte chaleur. Nous traversons une forêt de mape (châtaignier) où se trouvent également de nombreuses fougères. Lorsque nous gagnons de la hauteur c'est à travers une forêt de pandanus que nous marchons. Le chemin est peu difficile et est accessible à toutes personnes, y compris les enfants s'ils aiment marcher longtemps ! Le sentier passe entre les racines des arbres et des pierres servent par endroit de petits escaliers. Nous traversons également deux rivières. 


Seules les 10 dernières minutes, vers le col sont plus difficiles en raison de la pente plus raide mais rien de technique, ce qui change de certaines randonnées (avec cordes très souvent) !


Lorsque l'on atteint le panneau indiquant le col, il faut continuer moins de 5 minutes afin d'atteindre le point de vue surplombant toute la caldeira. Le Mont-Rotui, les baies, les champs d'ananas, les crêtes de l'ancien volcan sont face à nous. Superbe, surtout sous ce ciel dégagé !


vendredi 9 octobre 2015

Fakarava : l'atoll entre ciel et mer (3ème partie)

Fakarava est réputée pour être un atoll ayant une richesse et une beauté sous-marine exceptionnelle, mais les paysages terrestres le sont également ! Nous nous imprégnions de l’atmosphère de l'île à travers une balade en vélo sous un soleil brûlant ! 

Le village principal de Fakarava est Rotoava et comporte la majeure partie de la population de l'île (850 habitants en tout). En effet, la partie ouest de l'atoll, personne ne peut y habiter puisque c'est une réserve (voir les articles précédents). Quelques habitations sont présentes dans le sud de l'île au niveau de la seconde passe. Mais pas de route pour s'y rendre, c'est uniquement par bateau : 3h pour rallier les 60 kilomètres qui sépare la passe nord à celle du sud. Peu d'habitants, alors ici on va à l'essentiel : une mairie, une poste, un dispensaire, quelques prestataires pour le tourisme (plongée), 3 snacks et 3 boutiques qui vendent des produits de première nécessité. Ici les habitants pêchent leur propre poisson (sur la durée de notre séjour soit 4 jours nous n'avons mangé que du poisson qui était extrêmement bien cuisiné, un délice). Le cursus scolaire s'arrête à l'école primaire, par la suite il faut aller sur Rangiroa, un atoll plus au nord, ou à Tahiti.

Nous passons devant la jolie église catholique au toit rouge et aux murs de chaux en corail blanc éclatant datant de 1951. Le contraste des couleurs est superbe.


Nous assistons comme à Huahine à l'arrivée d'une goélette, l'autre petit nom des cargos faisant la tournée des atolls au départ de Papeete, et qui ravitaillent l'archipel des Tuamotu qui s'étire sur 1500 kilomètres à l'est de Tahiti. Les marins déchargent le fret et embarquent des sacs en toile de jute remplis de coprah, l'or des Tuamotu (la pulpe de la noix de coco séchée) qui est l'activité qui fait vivre tous les atolls. 


L'eau est une source très rare ici et non potable. De ce fait des palettes entières d'eau potable sont déchargées sur le "port". D'ailleurs, près des habitations d’énormes cuves sont présentes. Çà permet de récupérer l’eau de pluie pour l'usage courant. Il n'est pas non plus rare que l'eau pour les douches soit froide si le lieu où l'on réside ne dispose pas d'un chauffe-eau solaire ! Eh oui !

A l'ouest de la ville, à l'approche du récif, on aperçoit entre les cocotiers un vieux phare à l'allure d'un temple inca. Construit en 1957, il avait un but précis : être vu par les îles associées. Pour quelle raison ? En cas de demande de secours tel que des évacuations sanitaires par exemple. Pour se faire, en haut des 27 mètres du phare on y allumait un grand feu. 


Ici, comme certainement sur d'autres atolls, pas d'artifices, pas trop de modernité, rien ou presque rien ne vient perturber l'intérêt que porte l'homme a la nature qui lui apporte tout ! Voilà déjà plusieurs décennies, l'homme avait conscience que l'environnement était fragile et sa préservation vitale car c'était le lagon qui offrait la nourriture. Ils procédaient au rahui, c'est-à-dire une sorte de jachère permettant de laisser le temps aux espèces du lagon de se régénérer.

Nous retrouvons le même système d'accrochage pour les bateaux que dans les îles sous le vent. Ainsi le bateau ne reste pas dans l'eau en permanence. Cela évite la prolifération sur la coque de mollusques et Cie, et donc facilite l'entretien du bateau : pas d'utilisation de produits !


Ici la route est de trois types : une bonne partie en béton, un agglomérat de coraux dès que l'on quitte la seule route de l'île (rues perpendiculaires et l'accès aux maisons), et enfin une véritable route en bitume appelé ici « Route Jacques Chirac»... Cette dernière a été crée sous la motivation de l’ancien président de la Polynésie française Gaston Flosse pour la venue de Jacques Chirac encore président à l’époque ... Mais finalement il n’est jamais venu sur l’île !

La route Jacques Chirac
Nous poursuivons notre route vers des paysages de grande beauté. Une route de corail traverse une végétation faites de fougères, de petits arbustes et de cocotiers encore et toujours. Il règne ici une chaleur étouffante : le très peu de vent présent ce jour-là est chaud !


Mais le paysage à la fin de la route, PK 11 (la passe nord) vaut le détour et nous avons même eu la surprise de voir l'avion de Rémi passer au-dessus de nos têtes !


La côte est balayée par les vents et sauvage. Sur le sol un agglomérat de gros coraux. Quelques cairns nous rappelant les paysages montagneux auxquels nous sommes habitués en métropole trônent devant le récif où les vagues viennent se briser.


Fakarava ou l'atoll que l'on pourrait associer à un mirage. Un havre de paix posé dans le Pacifique parsemé de motu désertiques et paradisiaques, des îlots coralliens balayés par les alizés. Un lagon sublimé par 1000 nuances de bleus. Cette couleur a d'ailleurs inspiré Henri Matisse de passage sur l'île lors de sa venue en Polynésie française. Il affirmait que la couleur était une "libération". La découverte de Fakarava, par le peintre a été si marquante qu'elle a libéré chez lui un nouvel élan créatif. Loin de toute tension du monde en ébullition, décompression totale. Bref, Fakarava ou le rêve éveillé ...

jeudi 8 octobre 2015

Fakarava : l'atoll entre ciel et mer (2ème partie)

C'est pour ses coraux préservés et cette faune et flore si remarquable que l’UNESCO à instauré dès 1977 une réserve de biosphère sur un atoll proche, Taiaro. Son extension a permis à Fakarava et 5 autres atolls d’y être inclu. Ainsi sur la partie occidentale de l’île on ne peut de ce fait rien y construire, ni pêcher. Les hommes se sont par ailleurs engagé à promouvoir un développement durable des îles, des activités comme que le tourisme et l’exploitation des ressources naturelles dont elles dépendent tel que la perliculture et la pêche.

Nous profitons donc de notre présence sur l'île pour aller s'intéresser davantage à cette réserve. Nous montons à bord d'un bateau avec d'autres personnes pour nous rendre au bout de 45 minutes de navigation sur la partie nord-ouest de l'île. Nous atteignons sous un ciel nuageux mais pas menaçant, l'île aux oiseaux : un îlot corallien, balayé par le vent, au milieu de l'immense lagon intérieur de Fakarava.


Autour de l’îlot, il y a ce que l'on appelle un jardin de corail c'est-à-dire des "patates" de corails en continue avec des poissons en pagaille ! Les deux polynésiens qui nous accompagnent nous indiquent qu'en plus il y a un tombant c'est-à-dire une paroi rocheuse suite au jardin de corail dont la profondeur varie mais en général on ne distingue pas clairement (voir par du tout) le fond. Nous nous équipons pour nous mettre à l'eau. Nous allons sans doute en choquer plus d'un mais, mais nous assumons : la mise à l'eau a été difficile, l'eau étant un peu froide !

Nous nageons afin de nous réchauffer. Là, la plongée est féerique : c'est une explosion de couleurs et de poissons. Le tombant est également clairement impressionnant. Nous distinguons les nuances de bleus jusqu'à ne plus voir le fond ! Les massifs coralliens sont exceptionnels. Très rapidement nous apercevons des requins à pointe noire, nous les suivons.




Nous remontons à bord du bateau. Nous atteignons quelques minutes plus tard un motu (îlot) où l'on passera un bon moment. Ici nous accédons à pied à un second lagon intérieur. Une belle étendue de vert et de bleu, d'un agglomérat de coraux formant un sol blanc. Image de carte postale type !


Pendant que nous nous promenons et prélassons dans le lagon, les polynésiens proposant cette sortie préparent un en-cas avec la pêche effectué pendant notre mise à l'eau précédente ... Noix de coco percée afin de boire l'eau de coco, morceaux de noix de coco, banane, ananas, orange ... et du bénitier au jus de citron. Rien que ça ! Le bénitier est un mollusque. Il est caractérisé par une coquille généralement massive. Le corps mou de l'animal, bleu la plupart du temps, dépasse de la coquille et se referme dès que l'on s'approche.


Nous reprendrons le chemin inverse en passant à proximité de la passe nord de l'île où nous seront sérieusement chahutés. Nous faisons de nouveau un arrêt au-dessus d'un jardin de corail avec tombant. Cette fois-ci, l'eau est nettement plus fraiche. Nous ne resterons pas bien longtemps dans l'eau, nous grelottons dans l'eau. Pourtant nous aurons la chance de voir des requins à pointe noire, et un nombre incalculable de poissons multicolores et même des mérous (l'eau étant assez trouble et le manque de soleil ne nous on pas permis de faire de superbes photos sous-marine) !


Nous avons également aperçu deux requins gris qui ont tourné un petit moment en dessous de nous, puis à notre niveau avant de filer dans la pénombre.

Requin gris
Requin gris
Puis nous rentrerons doucement sur la côte. Nous passerons le reste de la journée à flâner sur des transats et sortie canoës. Puis le soir venu les hommes sont allés faire leur séance d'entrainement footing et les femmes lui ont suivi en vélo pendant que le soleil, lui, se couchait sur l'horizon...