Le plateau de Temehani est un domaine privé. Il est situé sur la chaîne montagneuse du centre de l'île. Il a été classé en aire protégée depuis mars 2010, mais c'est depuis 2005 que son accès est soumis à autorisation. C'est un des sites emblématiques de l'île et vous comprendrez plus tard pourquoi. (Carte a venir pour vous situer le plateau sur l'île).
C'est donc accompagné d'un guide que nous avons décidé d'entreprendre cette randonnée à la journée, reconnue comme une des plus belles des îles sous le vent. Départ à 8h30 à altitude 0 côte est, pour atteindre 800 mètres d'altitude, avant de redescendre vers la côte ouest.
La randonnée démarre en suivant une piste de 4x4 dans une forêt de pins. Paysage surprenant, nous avions l'impression de marcher dans les forêts pyrénéennes ! Il s'agit du pin des caraïbes introduit dans les années 70 avec le lancement de la politique forestière du territoire. Le programme envisageait de limiter l'importation de bois de construction ... sauf que les scieries n'ont pas été construite. Aujourd'hui, il est considéré comme une espèce intrusive.
La piste devient plus étroite jusqu'à n'être plus qu'un passage, un sentier, toujours non balisé. La végétation est dense. Plus nous poursuivons notre ascension, plus nous apercevons le ciel : la végétation devient plus rase. Nous passons de cours passages cordés, et la pluie fait son apparition sans que l'on puisse s'abriter sous un arbre, puisqu'il n'y en a plus ! Nous sommes littéralement trempés en moins de 15 secondes ! Nous voilà à 300 mètres d'altitude, la vue se dégage, le vent est présent, ce qui associé à la température nous sèche en l'espèce de 10 minutes. Sauf qu'une seconde averse nous trempera de nouveau. Des seaux d'eau. Il peut y avoir de 4 à 5 mètres de précipitation par an sur ce plateau. Imaginez ...
Trempés comme vous pouvez voir le short de Rémi ! |
Nous voilà au cœur d'une végétation de landes arbustive de moins d'un mètre, faites de petit pandanus (arbre dont les feuilles permettent la confection de sac ou chapeau notamment). Le soleil fait son retour grâce au vent qui a chassé les nuages. Nous atteignons quasiment en même temps le haut du plateau pour pique-niquer ! Nous enfilons des pulls parce que nous n'avons pas chaud ! Si l'on considère que l'on perd 1° tous les 100 mètres, ça fait déjà -8°c et le vent aidant nous avons facilement perdu au ressenti 10°c, il y a de quoi ne pas avoir chaud (et en plus nous étions encore mouillé à côté des trombes d'eau).
En haut du plateau |
En haut du plateau : vue sur Tahaa. Pas mal comme vue pour pique-niquer ! |
Les pulls sont de rigueurs et nous n'avons pas chaud du tout ! |
Vue sur Tahaa et Bora Bora au fond à gauche |
Puis lorsque nous nous remettons en marche les nuages disparaissent ... Voyez la différence, les couleurs ressortent davantage. Le vert, les nuances de bleu dans le lagon ... nous apprécions le spectacle !
Nous redescendons donc doucement, vers la côte ouest cette fois-ci. Nous faisons un arrêt pour découvrir une fleur endémique : la tiare apetahi (tiare qui veut dire fleur) emblème de Raiatea et qui ne peux pousser que sur le plateau (en raison du type de sol et du climat difficile sur ce plateau : vent/pluie). Il n'existe malheureusement plus beaucoup de plants. Les recherches entreprises depuis 10 ans dessus ont permis d'en réintroduire quelques pieds. Toutefois, il faut savoir que l'arbuste sur lequel nous trouvons la tiare, ne pousse que de 1 centimètre par an ! Autant dire que les jeunes plants sont observés régulièrement par les botanistes.
La tiare Apetahi |
La particularité de cette fleur s'est sa forme : une demi fleur à 5 pétales. Il faut savoir qu'en Polynésie il existe bon nombre de légendes rattachés à la mythologie, pour expliqué tout ce qui nous entoure : fleur, noix de coco, relief, île... La tiare Apetahi n'y échappe pas : Après une dispute avec son mari, Apetahi décide d'aller sur le Mont Temehani. Elle pense à la mort. Elle se coupe un bras et le plante. Elle se vide de son sang et décède. Quelque temps plus tard est apparue une fleur à 5 pétales, toutes du même côté, on compris alors que c'était la main d'Apetahi. On appellera alors la fleur : Tiare Apetahi.
Lors de la descente |
Une petite dernière (avec le soleil de face pas évident) et voilà Bora Bora devant nous ... |
Finalement après 17-18 kilomètres de marche, nous arriveront vers 16h à altitude 0 côte ouest où un 4x4 nous attends pour nous amener au port où nos bagages nous attendent aussi, afin d'embarquer direction Tahaa pour la seconde partie de notre voyage. Nous avons une fois de plus appris des milliers de choses, vu de très beaux panoramas lors de cette journée !
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